8 Avril 2024
Chères lectrices, chers lecteurs,
L'aventure continue au coeur du domaine des cygnes noirs et nous plonge, dans cette nouvelle aventure, dans les premiers instants de l'histoire d'amour entre Margaret et Prosper, que nous avons déjà pu croiser, voire parfois découvrir quelque peu, dans les tomes précédents de la saga.
Synopsis
1857. Quand Margaret Greenwood accepte un mariage arrangé avec Prosper de Venet, elle n’espère qu’une chose : mettre le plus de distance possible entre sa mère et elle. Loin des fantômes qui la hantent, elle aspire à un nouveau départ.
L’arrivée fracassante de Margaret bouleverse la vie de Prosper. Ce mystérieux passionné d’entomologie doute d’être à la hauteur de son devoir envers sa famille et de cette femme déconcertante.
Le don de Margaret soulève des secrets effrayants et lourds de conséquences. Elle réveille des esprits agités qu’elle seule peut voir et entendre, comme cette voix au fond du puits qui lui demande de l’aide.
L’eau omniprésente dans le manoir n’est plus l’unique menace.
Que cachent Prosper et Joséphine, ces jumeaux intrigants ?
La mère de Margaret considérait ses crises d’hystérie comme de la folie. Or, au sein de cette famille singulière, les prédispositions de Margaret pourraient prendre un sens inattendu.
L'avis de votre Chroniqueuse
(by me)
J'attendais le tome portant sur l'histoire de Margaret et Prosper avec la plus grande impatience, comme de nombreuses lectrices de l'autrice je pense. Maragaret a été un personnage fort et énigmatique des premiers opus de la saga, un personnage intrigant et sa relation avec Prosper me donnait envie de la découvrir, de savoir comment ces deux-là s'étaient trouvé et avait ouvert la porte aux événements suivants, finalement.
La vérité, c'est qu'à l'instant même où j'ai reçu le roman, je n'ai attendu que quelques instants avant d'envoyer balader toutes mes lectures en cours pour le découvrir. Le roman a été ouvert plus vite que ce que je ne pourrais dire et plonger à nouveau au coeur du domaine des cygnes noirs m'a donné l'impression de retourner à la maison, en quelque sorte. Une maison étrange, pleine de secrets et de dangers mais une maison quand même. C'est finalement une sensation que j'ai à chaque fois que je me replonge dans l'un des romans de Jo Colleen ; rentrer à la maison. Il faut dire que ses univers sont si bien construits, nous entraîne si facilement en leur coeur qu'il est facile de s'y plonger et de s'y sentir chez soi, finalement.
Et c'est toujours aussi vrai pour le domaine des cygnes noirs alors que le voile se lève, cette fois, sur bien d'autres secrets, sur une histoire que l'on ne connaissait pas et qui explique beaucoup de choses. En réalité, je pense qu'il faudrait que je relise la saga dans son ordre chronologique après la sortie du dernier tome afin de prendre, davantage encore, la pleine mesure de l'univers et de sa richesse, des liens qui sont crées entre les différentes époques, de tout ce que Jo Colleen a crée pour faire du domaine des cygnes noirs cet endroit que l'on aime et que l'on craint à la fois, qui nous attire comme si on était nous-mêmes liés. C'est, comme à chaque fois, un univers original et fascinant, un univers dans lequel on est plongé au coeur de grands épisodes de l'Histoire également, notre Histoire. Cet aspect, depuis le premier tome, réussit à ancrer ce monde fantastique dans notre monde et à le rendre encore plus réel à nos yeux, d'une certaine façon.
Malgré les immenses qualités de l'univers, c'est pourtant les personnages qui, pour moi, on fait la véritable richesse de ce récit. Ainsi que les liens qui se nouent entre eux. A commencer par Margaret et Prosper, bien évidémment. Margaret est tellement fidèle à elle-même, tellement forte et anticonformiste que mon amour pour elle n'a fait que grandir au fil des pages alors même qu'elle était probablement déjà mon personnage préféré de la saga depuis le premier tome. Découvrir Prosper a été une véritable joie. Nous en avions eu quelques aperçus dans le tome précédent mais, cette fois, nous plongeons en plein coeur de la psyché de cet homme torturé, pétri de doutes sur qui il est et ce dont il est capable. Et, alors même que j'aime Margaret de tout mon coeur, c'est finalement Prospoer qui a le plus résonné en moi, qui a trouvé le plus d'échos dans certains de mes ressentis car ils sont les mêmes que les siens.
Nous découvrons également un certain nombre de personnages secondaires, certains que l'on connaissait déjà et que l'on découvre davantage. D'autres que l'on découvre pour la première fois et que l'on apprend à aimer, ou non. La famille de Venet déploie petit à petit toutes ses branches au-dessus de nous, l'arbre généalogique se dévoile avec plus de détails pour notre plus grand plaisir... ou pour des émotions moins agréables.
En ce qui concerne l'intrigue elle-même, nous nous trouvons en plein coeur d'une romantasy, comme vous vous en doutiez. Cependant, et comme pour les tomes précédents, l'univers de fantasy comme son intrigue ne disparaît pas au profit de la romance comme ça peut être le cas dans bien des romantasy actuelles. Au contraire, les deux genres, la romance comme la fantasy, se complètent l'un l'autre et se servent chacune de l'autre au fur et à mesure du récit. L'une ne pourrait pas exister sans l'autre, Je vais néanmoins les séparer quelques instants pour les besoins de cette chronique.
L'intrigue de fantasy pose finalement des bases sur les mystères qui nous tiennent en haleine depuis deux tomes. Est-ce le tome des origines ? Oui et non. Si bien des questions trouvent leurs réponses, si le voile se lève sur bien des événements du passé, nous n'avons toujours pas toutes les réponses. Notre nymphe reste toujours bien mystérieuse, malgré toutes les plumes qu'on a déjà pu soulever pour la découvrir.
L'intrigue romantique nous offre les prémices de l'histoire d'amour de Margaret et Prosper, une histoire d'amour tout en douceur, tout en confiance. Une histoire d'amour d'une beauté confondante où deux âmes perdues finissent par se trouver, par s'apprivoiser et par s'aimer. L'intrigue romantique apporte un peu de douceur sur une intrigue de fantasy qui n'est pas des plus reposantes ou des plus douces. Encore une fois, les deux intrigues se complètent ici, apportant un peu de douceur dans les moments plus sombres.
Et comme à chaque lecture, je vois à quel point le style de Jo Colleen a pu évoluer depuis ses débuts, à quel point il s'est fait de plus en plus prenant, plus percutant. Il sait comment placer les plots twists, comment vous piquer en plein coeur pour faire naître la douleur, la perte ou au contraire un sourire, un rire, de la tendresse. Il sait mettre ses moments d'action en scène, nous donner l'impression qu'elle se déroule juste devant nos yeux. Un style aussi efficace qu'il est beau et agréable à lire, un style qui nous emporte dans une histoire qui nous offre, une fois de plus, un coup de coeur.
Note : 9,5 / 10 |