Journal de lecture - La Traversée des Temps, Tome 4 : La Lumière du Bonheur [ASTROBOOK CHALLENGE 2024]

Chères lectrices, chers lecteurs,
Il a fini par arriver et j'ai enfin fini par le lire. Ce quatrième tome de la Traversée des Temps nous ramène aux côtés de Noam, au coeur de la grande Histoire où nous posons nos valises en Grèce cette fois. 

Synopsis

Comment guérir des violences du monde et de l'amour ? Faut-il choisir la solitude ou risquer de se brûler à la lumière du bonheur ?

Une prophétie de la pythie de Delphes, la rencontre d'une ravissante Athénienne... et voilà scellé le sort de Noam, qui débarque en Grèce au Ve siècle avant Jésus-Christ.

Saura-t-il conquérir sa place dans cette ville de tous les possibles sensuels et amoureux, où sont en train de naître la démocratie, le théâtre et la philosophie ? Comment lui, ce métèque, cet étranger, pourra-il obtenir la citoyenneté athénienne pour pleinement participer à la vie de la cité, aux festivités, aux concours d'éloquence, voire aux Jeux olympiques qui commencent quelques mois plus tard ?

L'avis de votre Chroniqueuse

(by me)

Avec le premier tome de cette saga, j'étais tombée amoureuse d'une grande entreprise littéraire, qui mêlait fiction et Histoire tout au long des siècles. J'avais pourtant été un peu déçue par le troisième tome, ce tome portant sur l'Egypte antique que j'avais tant attendu. Ce quatrième tome, cette Grèce antique et ce qui fut sûrement l'un de ses plus grands siècles, je l'ai attendu avec autant d'impatience. La légère peur d'être un peu déçue m'a tout de même collé à la peau dès l'instant où je m'en suis emparée à la librairie et, malgré moi, j'en ai reporté quelque peu la lecture. Pourtant, cette fois, si la saga ne m'offre pas un nouveau coup de coeur, elle renoue avec le succès. 

Ce quatrième aura tenu toutes les promesses que la période qu'il allait traiter pouvaient nous faire. La démocratie, les guerres athéniennes, la religion, la philosophie, les grands noms qui ont traversé les âges.. Tout cela nous est offert et plus encore entre les lignes de ce quatrième tome de l'immense saga de Eric-Emmanuel Schmitt. Et finalement, aucun de ces thèmes ne semble pouvoir aller sans les autres. Ensemble, ils créent une intrigue pleine de rebondissements, de surprises, une intrigue parfois haletante, toujours prenante. Une intrigue qui voit les pages se tourner, de plus en plus vite finalement. La vie de Noam dans ce quatrième tome voit le bonheur comme la douleur s'unir dans son coeur. Encore et toujours, les émotions se mêlent, ne se ressemblent pas et sont, parfois, contradictoires. La peur, la passion, la joie, la tristesse... Ce tome ne nous épargne rien finalement et c'est cela aussi qui nous entraîne de plus en plus dans ses pages. 

J'ai particulièrement aimé les différentes comparaisons qui ont, dès lors, pu être opérées entre la Grèce antique et notre époque. Au niveau de la politique mais également de bien des sujets de pensées. On peut se rendre compte, au fil du récit et de ces comparaisons, que bien des choses ont évolué mais que certaines l'ont fait dans une mauvaise direction, régressant au lieu de s'améliorer. 

L'autre partie de l'intrigue, la partie plus courte mais plus récente également, voit l'étau se resserrer de plus en plus autour de Noam et de son secret, de tous les secrets présents dans sa vie comme dans celle de Noura. Loin d'être ennuyeuse, cette deuxième intrigue nous attrape également et nous donne envie d'en connaître la suite. 

Au niveau des personnages, j'avoue que j'étais assez heureuse que Noura, comme Derek, soit beaucoup moins présente dans ce quatrième tome. Depuis le premier tome, c'est un personnage que je n'ai jamais réussi à supporter et la fascination que Noam éprouve pour elle m'est, au mieux, inexplicable. Loin d'elle, on se rend compte que, finalement, Noam est capable de bien des choses. Lorsqu'il la fuit et ne lui laisse pas de place dans sa vie, il ressent le bonheur, le vrai. Et quand on y pense, n'est-ce pas la même chose pour elle ?

Par dessus tout, j'ai aimé Noam dans ce quatrième tome. Un Noam qui ne pensait pas qu'avec ce qu'il a entre les jambes, un Noam qui renouait avec celui que nous avions découverts, qui se sert de son cerveau davantage. Sans pour autant avoir toujours raison. Mais cela ne le fait-il pas de lui un être profondément humain, malgré son immortalité finalement ? Ce sont ses erreurs qui lui apprennent la vie, même à cet être âgé de plusieurs siècles à présent. Comme à n'importe quel humain. J'ai aimé retrouver le personnage, j'ai aimé le voir à nouveau évoluer, créer des liens et des relations avec des nouveaux personnages et se sentir libre de le faire.

De nombreux personnages secondaires font leur apparition dans ce quatrième tome, comme cela avait déjà pu être le cas dans les autres. Certains nous sont relativement inconnus, ou ne sont que des noms que l'ont a déjà pu entendre par le passé. D'autres sont des figures historiques, littéraires, dont les noms nous sont bien connus. Quel plaisir de découvrir certains d'entre eux d'une manière différente qu'à travers leurs textes, les cours d'histoire mais comme des personnages d'une Histoire racontée par quelqu'un de présent, finalement. 

Et comme toujours, c'est cette plume de l'auteur qui nous entraîne dans son monde, qui dépeint les décors, les guerres et les émotions avec autant de talent que de justesse. Une plume aussi agréable que belle, qui sait nous passionner même quand elle parle de sujets qui nous sont parfois assez étrangers (la philosophie, pour mon compte). Une plume qui rend la lecture plus passionnante encore et nous offre une excellente lecture pour ce quatrième tome. 

Note : 9 / 10