Journal de lecture - Emily de New Moon [HORS CHALLENGE]

Chères lectrices, chers lecteurs,
Après ma découverte aussi fantastique que magique de la saga de Anne Shirley l'année dernière, je ne pouvais que me laisser séduire par cette autre saga de l'autrice et découvrir cette nouvelle petite fille : Emily. 

Synopsis

Après dix merveilleuses années d’une existence libre et presque magique aux côtés de son père, Emily Byrd Starr se retrouve soudain arrachée à son foyer et confiée à de lointains parents pétris de règles et de traditions dans la digne et rurale demeure de New Moon. Néanmoins, la fillette à l’âme indomptable est capable de faire face à tout, car elle possède un secret : elle écrit.

 

Décidée à devenir poétesse, elle trouve dans les mots une forme de résilience, une échappatoire à la tristesse, un moyen de déverser les trop-pleins d’un caractère sensible : véritable alchimiste, elle transforme le plomb du quotidien en or vaporeux. Armée de sa poésie et de son piquant sens de l’observation, elle explore le monde qui l’entoure, résout ses conflits et rend coup pour coup. Parfois d’humeur sombre, elle ne cède jamais au désespoir, car sa solitude est celle des poètes, de celles et ceux qui nourrissent leur feu intérieur de paysages, de vies et de détails, afin de rendre leurs pages incandescentes.

 

Si les mots sont ses alliés, elle peut aussi compter, dans sa quête, sur des compagnons inoubliables : son attachant cousin Jimmy, que tout le monde prend à tort pour un idiot ; Ilse, son amie audacieuse au tempérament volcanique, qui ne croit ni en Dieu ni aux fâcheries qui durent ; Teddy, le jeune artiste qui doit cacher à une mère un peu trop protectrice ses aspirations, ou encore Perry, le garçon de ferme rugueux qui ferait tout pour Emily.

L'avis de votre Chroniqueuse

(by me)

Pour être tout à fait honnête avec vous, Anne Shirley aura probablement toujours la première place dans mon coeur, au sein des personnages de Lucy Maud Montgomery. Si on me demandait aujourd'hui quel est le personnage littéraire qui me ressemble le plus, c'est son nom que je donnerais, tant je me suis retrouvée en elle au fil des pages et des tomes. 

Et pourtant, il ne m'a fallu que quelques pages pour m'attacher à Emily, cette nouvelle protagoniste dont l'autrice nous compte l'histoire dans cette nouvelle saga. Est-ce que j'ai ressenti un lien se nouer entre elle et moi dès les premiers instants parce que notre perte était la même, que je savais ce qu'elle pouvait ressentir face à la perte de son père ? Peut-être. Toujours est-il que le lien s'est noué immédiatement et que je me suis plongée à coeur perdu, à coeur ouvert dans l'histoire de cette petite fille. Les pages se sont tournées les unes après les autres sans que je ne puisse m'arrêter, des pages qui me plongeaient dans un ravissement et un bonheur tel que je n'avais envie que de suivre Emily encore et encore. 

Emily est une petite fille aussi adorable qu'indomptable, aussi bienveillante que vivante, pleine de vie et de rêves, de vulnérabilité et de force.  Elle tient à sa liberté plus qu'à n'importe quoi d'autre, une liberté pour laquelle elle est prête à tout, une liberté pour laquelle elle transgresse bien des règles. Cette attitude revêche, rebelle, devrait nous énerver, nous ennuyer. Et pourtant, c'est tout l'inverse. Du moins de mon côté. En réalité, avec quelques jours de recul, je me rends compte que, dans certains aspects, Emily m'a fait penser à une version quelque peu différente de la Sophie de la Comtesse de Ségur. Heureusement pour elle, Emily est bien plus raisonnable que n'a pu l'être Sophie, en son temps. Et si elle fait des bêtises et des erreurs, c'est toujours dans cette quête de liberté, cette quête d'art et dans son besoin irrépressible d'écrire, de faire vivre les mots. 

Quelque part, Emily a aussi parlé à la partie de moi qui, comme elle, a toujours voulu écrire. Cette partie de moi qui a des histoires dans la tête depuis ma plus tendre enfance, cette partie de moi qui a besoin d'écrire pour respirer. Je l'ai retrouvé en Emily à chaque instant également. Et si j'ai pu souffrir à la lecture des premières lettres de cette petite fille tant son orthographe blessait le français (certaines fois, je devais me tordre les neurones pour comprendre ce dont elle parlait), j'ai adoré sa manière de vivre ses mots, de vivre ses illuminations, de grandir avec ses textes et avec l'appréciation qu'elle pouvait avoir d'eux. 

C'est le récit de la vie d'une artiste, d'une rêveuse, mais c'est également le récit de la vie d'une petite fille qui grandit, qui embrasse la vie les bras grand ouverts et qui devient, au fil des pages, plus grande, plus mûre. Une petite fille qu'on voit devenir une véritable adolescente, que l'on voit grandir avec un sourire comme si on la connaissait, comme si elle grandissait sous nos yeux. Je ne dirai pas "comme si on l'aimait" parce qu'il n'y a pas de doute à ce sujet, on l'aime. 

Emily partage également des choses avec Anne, et peut-être aussi que cela m'a fait l'aimer davantage. Je vous ai déjà parlé de son côté rêveuse et artiste, une face de la pièce qu'Emily et Anne partagent avec brio. Mais l'une comme l'autre nous offre également un récit que tourne autour d'un trope littéraire très apprécié ces dernières années : le found family. Après la mort de son père, Emily quitte ce qui a toujours fait sa vie, perd tous ses repaires et découvre une nouvelle maison, un nouveau monde. Et de nouvelles personnes. Des personnes à aimer, des personnes à garder dans son coeur et qui, petit à petit, deviennent une famille pour elle. Son opinion sur chacun d'eux peut évoluer avec le temps, être mauvaise comme bonne au fil des jours, mais elle défendra cette famille farouchement, avec toute la conviction et la force de sa dizaine d'années. Cet aspect du roman participe également à en faire un roman remplit de good vibes, de positivité et de beauté, malgré certaines péripéties ou malentendus qui pourraient survenir entre chacun d'eux. 

Ce qui m'avait également frappée de plein fouet à ma lecture de la saga de Anne, c'était la plume de l'autrice. Une plume remplie de poésie et de beauté, une plume qui nous emmenait avec elle dans les décors du Canada et dans les pensées d'Anne comme si certaines d'entre elles étaient les nôtres. Et c'est ce que j'ai retrouvé avec la plume de Lucy Maud Montgomery aux côtés d'Emily. Cette poésie, cette beauté, cette justesse. Cet enchantement. 

Si vous avez aimé Anne, je vous l'assure : vous aimerez Emily aussi. 

Note : 10 / 10
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